Brisson-Bisque, bisque, Basque! Histoire d’un désamour.

Qui incite les électeurs à voter Front national? Le journaliste qui raconte ce qu’il voit ou le politique qui ne respecte pas son mandat?
Bisque, bisque, Basque! n’a pas pour habitude de mettre son drapeau dans sa poche. En 2014, aux moments des élections municipales, face aux emprunts de Michel Veunac à un fournisseur de la mairie, face à son coup de main en douce donné à la liste du Front national et à son mélange des genres professionnels, avec des études sociologiques grassement payées, effectuées pour le compte de villes où il était politiquement impliqué, ce blog a très clairement pris parti pour Max Brisson. Sans faire offense au maire actuel, l’ancien premier adjoint de Didier Borotra nous paraissait d’une probité et d’une dimension intellectuelle et politique bien supérieures à celle de son challenger. Mais il n’est finalement rien de pire qu’une intelligence dévoyée, celle que l’on met au service de médiocres ambitions personnelles au lieu de l’offrir à la collectivité. Récit d’une dégringolade.
Des électeurs trahis
Ce n’est un secret pour personne que Max Brisson a très mal vécu le fait de ne pas être élu maire. C’est avec bienveillance que nombre de ceux qui avaient voté pour lui ont assisté à son arrivée différée au conseil municipal, dans un rôle qu’il n’avait visiblement pas envie d’occuper : celui de premier opposant. Mais la politique exige des choix clairs : si ce rôle était aussi pénible à vivre, pourquoi Max Brisson n’a-t-il pas tout de suite démissionné pour laisser sa place à quelqu’un de sa liste ayant envie de faire le job? Au lieu de cela, les Biarrots ont eu droit au spectacle affligeant d’un opposant qui ne s’oppose pas et qui, depuis dix-huit mois, manœuvre sournoisement pour tenter de revenir dans le jeu. Au mépris des Biarrots.
Comme premier adjoint de Didier Borotra, Max Brisson, malgré ses très lourdes occupations professionnelles n’avait jamais manqué un conseil municipal. D’un seul coup, son dur labeur d’inspecteur général l’ empêche d’assister à un conseil municipal sur deux, surtout quand les décisions à prendre sont délicates. Et, comble de malchance, lorsque Max annonce sa présence, c’est la neige, cette ennemie sournoise qui a l’habitude de couper les routes entre Bayonne et Biarritz, qui lui interdit d’être présent à Biarritz, tout en lui permettant de se pavaner à Bayonne dans l’optique des élections départementales.
Quel est l’intérêt pour la Ville d’avoir un opposant qui est d’accord sur tout avec le maire, qui ne voit rien à redire au budget, qui multiplie les mamours à Veunac dans l’optique des départementales et lui fait la courte échelle pour les régionales? Au lieu de proposer, de discuter et de tenter d’infléchir la politique -souvent désastreuse!- impulsée par le duo Veunac-Lafite, Brisson n’amène pas une idée, joue sa carte personnelle et se moque totalement de l’intérêt des Biarrots. Si le cumul des mandats l’incite enfin à démissionner du conseil municipal après les élections régionales, il n’y aura qu’une chose à dire : bon débarras!
Un démocrate façon Ceaucescu
Les nombreuses tentatives de fronde au sein de l’UMP, devenue les Républicains, qu’elles soient 2.0 à la Nalpas, candidature dissidente façon Domège ou Darrigade, ou gros coup de gueule style Corine Martineau, montrent bien l’omniprésence du glouton absolu Brisson, candidat à tout, absolument pas décidé à laisser la moindre miette à quiconque. Fort logiquement, Bisque, bisque, Basque!, toujours prêt à admirer les surhommes, s’est donc demandé comment on pouvait être à la fois président départemental des Républicains, vice-président du Conseil départemental, membre de l’Agglo, membre du conseil des élus, tout en exerçant à plein temps une activité d’inspecteur général. Une question écrite a donc été posée, en juin dernier, au ministère de l’Éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour savoir quelles étaient les obligations de présence et de travail lorsqu’on occupe ce poste.
Non content d’être glouton, notre candidat-à-tout Brisson est aussi vantard. Fier de lui, il a donc raconté un peu partout dans Biarritz comment, il avait été immédiatement informé de ma demande par son supérieur hiérarchique (quoi de plus normal?) et comment il avait obtenu que le ministère ne me réponde pas (Je confirme, alors que je suis toujours titulaire d’une carte de presse!) sous prétexte que je n’exerce plus au Canard enchaîné. Belle vision de la démocratie qui donne vraiment envie de voter pour le futur candidat aux élections régionales! Une vision qu’à l’évidence Veunac et Brisson partagent, puisque le maire de Biarritz, depuis novembre 2014, refuse lui aussi de répondre à mes questions. Bisque, bisque, basque! repose donc officiellement la question : quand et comment le candidat Brisson, avec ses nombreuses casquettes politiques, trouve-t-il le temps de faire son métier convenablement et combien de jours par an lui consacre-t-il?
Le populiste n’est pas toujours celui que l’on croit
Et comme décidément c’est désormais le désamour complet entre Brisson et ce blog, notre avaleur de chips n’hésite pas à répéter à mes amis proches que « Bisque, bisque, Basque! est un blog populiste qui fait le jeu du Front national« . Intéressante remarque : Qui fait le jeu du Front national? Le journaliste, dépité par le spectacle affligeant qu’il voit et cette pathétique course à la gamelle qui s’organise à chaque élection, ou l’élu sans foi ni loi, qui ne respecte pas les mandats qu’il vient d’obtenir de ses électeurs et qui ne pense qu’au coup suivant et aux prébendes qui vont avec?
Ayant eu un grand-père et un père qui ont exercé des mandats de maire, j’ai toujours pensé que la politique était une activité de la plus haute noblesse qui devait être pratiquée par les meilleurs. Quelle tristesse d’apprendre cette semaine, l’exclusion de l’UDI d’un Philippe Morel, qui a toujours eu une idée généreuse et humaniste de la politique, pendant que des forbans prospèrent, de coups fourrés en coups fourrés. Gentleman jusqu’au bout, Philippe Morel accepte la sanction et demande simplement à rester membre d’un parti qui a toujours correspondu à ses idées et qu’il a soutenu de ses propres deniers dans les périodes difficiles, comme vous pourrez le lire dans la lettre adressée aux plus hautes instances de l’UDI.
Vous pensez vraiment que Veunac et Brisson resteraient membres de leurs partis respectifs, s’il n’y avait plus ni mandats ni indemnités à la clé?
Alors, même si l’époque des châtiments corporels est révolue, face à cette façon obscène et méprisable de faire de la politique, on se prend à souhaiter que les électeurs du département flanquent, en décembre prochain lors des régionales, une bonne fessée aux deux compères.
Le pantalon baissé ne sera pas indispensable.
La très belle lettre de Philippe Morel à l’UDI
Monsieur le président de la CNAT
UDI
22 bis rue des volontaires
75015 PARIS
Biarritz le 23 septembre 2015
Monsieur le Président,
En réponse à votre courrier des 16 septembre 2015 par lequel le secrétaire général me notifie ma suspension de ma qualité de membre de notre parti, je vous prie de trouver ci-dessous mon mémoire en défense de ma mise en cause.
« Je souhaite dans un premier temps vous exposer mon action en tant que du délégué départemental de l’UDI 64 depuis la création de l’UDI64 jusqu’à la mise en congé de cette fonction.
Avant d’être nommé, par Jean Louis BORLOO, délégué départemental, je fus chargé de mission pour procéder à la mise œuvre des élections fondatrices de l’UDI 64 (Président, Conseil national et conseil départemental).
J’ai sur mes deniers personnels entièrement pris en charge jusqu’à ce jour tous les frais de fonctionnement de la fédération.
J’assume depuis 2013 la maintenance des comptes Facebook et twitter de l’UDI 64 que votre commission peut consulter pour vérification des informations diffusées. Ces comptes sont inactifs depuis la notification du retrait de ma délégation.
J’ai participé à presque toutes les réunions nationales et me suis rendu plusieurs fois au siège national pour y recueillir des « feuilles de route ».
La création d’une fédération d’un nouveau parti n’a pas été chose simple. Il faut se souvenir des difficultés rencontrées lors de la mise en place de notre fédération, OPA tentée par le CNIP et son président local, affaire que j’ai pu traiter en vous demandant de refuser le statut de centriste à ces « coucous » dont la seule ambition était de tuer dans l’œuf notre formation embryonnaire.
La CNAT à l’époque m’avait suivi.
Nous avons eu à subir l’entrisme, à l’aide d’adhésions de complaisance d’un ancien élu de la ville d’ANGLET, qui à travers une candidature camouflée à la présidence de la fédération souhaitait faire main basse sur notre fédération en voie de constitution, et se donner une légitimé dans ses perspectives électorales sur ANGLET. On s’est ce qu’il en est devenu ?
J’avais demandé l’exclusion de cette personne, à l’époque la CNAT statué dans ce sens.
Depuis près de trois ans avec le président élu Charles PELANNE nous avons essayé de rassembler dans un esprit d’unité des militants qui venaient de partis sources différents.
C’était le grand objectif de Jean Louis BORLOO.
Ce fut le grand espoir de la réunification du centre avec la création avant les européennes de l’alliance de l’UDI avec le MoDem avec « L’alternative ».
En ce qui concerne notre propre fédération des Pyrénées Atlantiques, ce que j’avais souhaité ne s’est malheureusement pas réalisé.
Pour ma part, j’ai quitté la présidence de la fédération départementale du Parti radical pour bien montrer la fin d’un système et me consacrer entièrement à l’UDI.
Nous avons négocié au mieux des intérêts de l’UDI des investitures pour nos candidats, quelle que soit leur origine partisane. A cette négociation, à laquelle participaient notre président et le trésorier, nous avions obtenu un accord avec un nombre significatif de candidats UDI afin de porter nos couleurs au cotés des partenaires de l’UMP et du MoDem.
Les résultats ont été bons dans l’ensemble nous donnant 6 élus encartés et 2 apparentés.
Les défaites très courtes de certains d’entre nous auguraient bien de l’avenir.
Pour les élections régionales qui s’annoncent, le siège national nous a demandé de faire appel à candidature.
Cet effort louable de démocratie interne était à saluer et 17 d’entre nous se sont portés volontaires pour participer à une liste d’union pour reprendre la nouvelle région à la gauche.
L’enthousiasme à cet effort de transparence est vite retombé, car aucun candidat à la candidature n’a reçu le moindre accusé réception
Nous avons appris qu’un binôme de candidats aurait été nommé pour nous représenter.
Ni le président départemental ni son délégué départemental n’ont été avertis officiellement de cette nomination. Seule la presse a publié dès le 2 juillet le nom d’un nominé, suite à une décision de la CNI du 1 er juillet.
En dehors d’une information par texto de ce nominé, personnellement je n’ai rien reçu du siège et
J’attends toujours une notification en bonne et dûe forme et une conduite à tenir.
Si l’un des postulant avait reçu une notification officielle, il me l’aurait certainement fait connaître, or le délégué départemental que j’étais n’a JAMAIS été informé de quoi que se soit.
Lors des négociations pour les départementales, la délégation de l’UDI s’était engagée à soutenir notre ami Barthélemy AGUERRE comme candidat sur la liste des régionales, car dans un souci de discipline centriste il a permis à Jean Jacques LASSERRE de remporter le nouveau canton, dont une partie était située sur l’ancien territoire de Barthélemy AGUERRE, et de devenir notre président du Conseil départemental.
Les représentants UDI de l’époque, et j’étais l’un d’entre eux, se doivent de respecter leur parole et c’est le sens de mon soutien à Barthélemy AGUERRE qui s’est exprimé par un courrier, qui comme par magie s’est retrouvé publié dans la presse locale…
J’ai toujours soutenu les candidats investis par le parti. J’ai simplement souhaité que notre demande de sièges éligibles ne se cantonne pas uniquement dans une perspective de perdants mais dans celle de « Winner » comme le demande à chaque intervention la tête de liste investie, Virginie CALMELS.
Je me suis placé dans l’optique de remporter cette nouvelle région et il ya une juste place pour au minimum trois candidats potentiellement éligibles en cas de victoire.
Pourquoi vouloir rester dans une démarche de vaincus ?
Ce n’est pas mon combat, ce n’est pas ma vision, pour un nouveau parti qui souhaite s’implanter durablement dans le paysage politique français.
Dans la précipitation d’une demande « dite urgence » j’ai en tant que secrétaire presque permanent de la fédération, diffusé par courriel sous le timbre de la fédération UDI 64 la lettre de soutien à Barthelemy AGUERRE. Ce fut un « clic » de trop.
Mon erreur, et je la reconnais volontiers, fut que cette lettre, qui aurait du être uniquement adressée au président LAGARDE, ait été communiqué à nos partenaires.
C’est une faute et je l’admets.
Celle-ci vient d’être sanctionnée par le retrait de ma délégation départementale.
J’estime ne pas avoir démérité, cependant à votre demande, je quitterai donc avec tristesse et regret cette tâche que m’avait confiée Jean Louis BORLOO et que j’ai assumée ensuite sous l’autorité du président LAGARDE. Elle devait prendre fin en janvier prochain lors du renouvellement de nos instances. Son terme arrive plus tôt que prévu.
Je demande à la CNAT de me conserver mon statut de membre de l’UDI compte tenu de l’ ancienneté de mon engagement dans les partis centristes, membre du parti radical depuis 1977, adhérent de l’UDF, puis enfin de l’UDI. »
Je vous assure, Monsieur le Président de la CNAT, de l’assurance de ma fidélité centriste.
Philippe MOREL