« J’ai fait tout ce que je pouvais pour faire cesser les travaux du château Boulart » affirme l’adjoint à l’Urbanisme qui sort de sa réserve pour « Mediabask ». Il était temps.

Patrick Destizon, nouvel adjoint à l’Urbanisme, est en train de perdre le sourire avec le propriétaire du château Boulart qui effectue des travaux sans permis tout en affirmant qu’il n’a pas d’autorisation à demander.
Surtout ne demandez pas à Christian Brocas s’il a le temps d’aller à la plage. Le sémillant président de l’association Biarritz Iraty est un homme très occupé en ce moment. En effet, dès qu’il aura fini d’étudier mon patrimoine, Brocas devra s’intéresser à celui de Patrick Destizon, l’adjoint à l’Urbanisme, qui semble penser beaucoup de mal de Pierre Delalonde et nous en raconte de bien belles à propos du château Boulart et de la villa Sion dans Mediabask. À l’en croire, la Ville aurait interpellé à plusieurs reprises le propriétaire du château Boulart sur des travaux réalisés sans permis de construire ni autorisation de la Direction régionale des affaires culturelles.
Le préfet saisi début août
Patrick Destizon, rappelons-le, n’avait pas souhaité répondre il y a deux semaines aux questions de Bisque, Bisque, Basque ! En lisant le reportage de notre excellent confrère, on comprend mieux pourquoi : « Aucun permis n’a été accordé par la Ville pour ces portails (NDLR : Les passages aménagés en direction de la villa Sion), pas plus que pour une partie des aménagements réalisés depuis 2016. Or, le propriétaire poursuit les travaux malgré les avertissements. Désemparée, la Ville a saisi l’Administration et la Justice au début du mois d’août. ». Un courrier a même été adressé au préfet, car « la municipalité considère que les travaux sur cette demeure du XIXe siècle se font de façon illégale ».
https://mediabask.naiz.eus/fr/info_mbsk/20190814/le-chateau-boulart-se-fait-une-beaute-sans-permis
Bisque, Bisque, Basque ! se réjouit de voir que la mairie se rallie enfin à son point de vue, mais est bien obligé de constater que la Ville aura mis du temps avant de se décider à agir. Tout l’hiver, d’importants travaux se sont déroulés au château Boulart, ce que n’importe quel promeneur pouvait constater. Mais, malgré les pétitions des riverains de l’allée du château, excédés par les nuisances sonores qu’ils subissaient et les risques que couraient leurs enfants avec les engins de chantier, personne n’a cru bon de réagir. Sauf que l’affaire est devenue un peu trop voyante ces derniers temps et ne pouvait plus être ignorée par la mairie.
Surtout dans un château où les Affaires culturelles et les Bâtiments de France ont leur mot à dire. Comme le raconte Goizeder Taberna dans « Mediabask » : « Les deux permis déposés en mairie dernièrement par le propriétaire n’ont pas abouti. La première demande a été adressée fin 2018, mais les travaux auraient commencé avant même un éventuel accord. La Ville a alors saisi le procureur de la République. La demande a vite été retirée et la procédure judiciaire classée sans suite. Un second permis a été déposé puis refusé, « car les travaux étaient réalisés sans l’accord ni de la Drac ni des Bâtiments de France », précise l’adjoint. Mais les coups de marteau ont continué. L’arrêté interruptif émis par la mairie n’a pas suffi pour les stopper. « J’ai fait tout ce que je pouvais pour faire cesser les travaux », se désole Patrick Destizon ».
La laborieuse défense de Delalonde

Fin juillet, l’ouverture barrée par de simples barrières ne semblait pas poser de problème au propriétaire du château Boulart.
Et comme Bisque, Bisque, Basque ! adore les contorsions sémantiques et autres grands moments d’équilibrisme intellectuel, comment ne pas se réjouir des réactions de Pierre Delalonde qui n’en est visiblement pas à une contradiction près ? Pour l’homme d’affaires biarrot, aucun permis de construire n’est nécessaire car « Nous sommes dans des travaux de recherches et de mise en valeur du patrimoine, de réparations ordinaires et de mise en conformité ». Mais alors pourquoi diable avoir déposé depuis 2016 sept permis de construire, ainsi que l’intéressé le reconnaît lui-même. Par amour de la paperasse ? Pour occuper des fonctionnaires désœuvrés ? Pour le plaisir de s’entendre dire non ?
Et c’est bien entendu dans le cadre des travaux de recherche et de mise en valeur du patrimoine que les deux grandes ouvertures donnant sur le jardin de la villa Sion ont été percées, ouvertures qui viennent d’être précipitamment fermées avec des végétaux, même si le propriétaire s’est bien gardé de détruire les piles en ciment qu’il avait fait ériger.
https://jeanyvesviollier.com/2019/08/02/faut-surtout-pas-se-gener-avec-la-villa-sion/

Mi août, Pierre Dealonde a revégétalisé les ouvertures, tout en conservant les piles en ciment prêtes à accueillir un portail. Officiellement pour raisons de sécurité.
Là aussi l’explication vaut son pesant de sacs de ciment. « C’est par précaution », pour que personne ne se blesse que des arbustes ont été plantés. Un souci de sécurité qui n’animait visiblement pas le châtelain en juillet quand BBB avait publié les photos.
Mais n’allez surtout pas vous imaginer, mauvais esprits que vous êtes, que le propriétaire du château Boulart s’apprêtait à commettre la moindre illégalité. Delalonde est catégorique : un document rédigé il y a cinquante ans lors de la cession à la Ville de la villa Sion et du parc aurait prévu un droit de passage. Dans ce cas-là pourquoi avoir laissé des ouvertures béantes à l’arrière du château pendant plusieurs jours avant de se décider soudainement à revégétaliser ces deux passages avec des arbustes voués à la destruction une fois les portails fabriqués ?
Après BBB et la Ville, ce sont donc les écologistes qui vont peut-être tomber sur le râble du châtelain pour « mauvais traitement à végétaux ». Et ce pauvre Brocas qui va avoir encore un peu plus de travail pour défendre son indéfendable copain Delalonde !