Un, voire deux matches sont menacés par le sommet mondial de fin août. Une perte sèche pour le club de rugby qui lorgne du côté d’Anoeta.
À l’image des seigneurs féodaux qui saccageaient sans le moindre état d’âme les récoltes des manants lorsqu’ils chassaient à courre, les grands de ce monde ont décidé de venir distraire leur spleen pré-automnal sur le petit bout de rocher qui est le nôtre et tant pis pour les gueux qui y habitent ordinairement. Nous n’oublierons pas à quel point le premier magistrat de la ville ne s’est soucié que de sa future investiture dans cette affaire, en ne défendant absolument pas les intérêts des Biarrots et en ne faisant pas preuve du minimum de bon sens nécessaire pour empêcher un G7 en plein mois d’août. Quarante-cinq sommets du G7 se sont déroulés sur la planète, mais pas une fois, pas une seule, au mois d’août. Une fois de plus, le prix de la bêtise en barre aura donc un candidat sérieux avec Michel Veunac.
Pas un jour ne se passe en effet sans que les Biarrots ne découvrent une nouvelle atteinte annoncée à leur liberté de vivre et de circuler. Périmètre sécurisé, périmètre ultra-sécurisé, badges, contrôles, fouilles, on en passe et des meilleures, avec une seule certitude : pendant quelques jours, le déconnomètre va marcher à fond !
Cette fois, c’est le Biarritz Olympique qui découvre que le mois d’août pourrait être difficile pour ses finances. Le stade d’Aguilera ne figure pourtant pas dans le périmètre doré à l’or fin où les maîtres du monde auront l’illusion de s’ébattre devant un peuple qui les acclame. Mais il y a une petite annonce qui est un peu passée inaperçue. « Pas le moindre rassemblement ne sera autorisé à partir du 18 août ».
Pour les clubs de rugby des villes côtières où les vacanciers sont nombreux, le mois d’août est l’équivalent des fêtes de Noël pour les commerçants. Les supporters habituels reprennent avec plaisir le chemin du stade après une longue coupure et les vacanciers sont ravis de venir découvrir un club aussi titré que le Biarritz Olympique. Comble de bonheur, les grandes métropoles souvent à demi désertes en août, sont heureuses de joueur leurs premiers matches à l’extérieur en attendant que les citadins reviennent.
C’est donc une à deux recettes du BO qui pourraient être impactées par ce G7.
Aldigé : « Je ne veux pas que ça coûte un sou au BO ! »
Contacté par téléphone, alors qu’il s’apprêtait à aller assister à la rencontre Union Bordeaux-Bègles-SU Agen, le président du Biarritz Olympique, Jean-Baptiste Aldigé, confirme totalement l’information : « Nous venons d’apprendre cela. La fédération n’a pas encore publié le calendrier de la saison prochaine, mais il est sûr que nous allons avoir au minimum un match d’impacté. » Le président poursuit : « Nous ne savons même pas si nous serons autorisés à nous entraîner à Aguilera… Qu’est-ce que ça veut dire un rassemblement… Trente-cinq joueurs qui s’entraînent ensemble, c’est un rassemblement ? » C’est sûr que si les joueurs doivent s’entraîner à deux maximum sur le terrain, ça ne va pas être simple de préparer l’équipe !
Aldigé se veut souriant mais a du mal à cacher son agacement : « Au mois d’août, nous faisons des recettes à 200 000 euros. Vous vous rendez compte de la perte sèche ! »
Quand on lui demande si le BO a un plan B, le président se montre cash comme à son habitude. « J’ai demandé à l’adjointe aux Sports, Stéphanie Ricord, de négocier de ville à ville avec Saint-Sébastien pour voir si nous pouvons utiliser Anoeta à cette période. Mais je ne veux pas que ça coûte un sou au BO ».
Si la mairie s’en occupe, le BO n’a vraiment plus rien à craindre !