Tandis que Veunac tente assez pathétiquement de faire monter les enchères, Nathalie Motsch effectue une déclaration de candidature très réussie.
Ce n’est plus un maire, ce n’est plus un probable futur candidat aux municipales de 2020, c’est juste un commissaire-priseur de seconde zone qui tente de faire monter les enchères autour de sa bien immodeste personne. Bisque, Bisque, Basque ! partage en effet tout à fait l’analyse de La Semaine du Pays basque (28/9) estimant que la candidature de Michel Veunac est suspendue à un feu vert de l’Élysée, avec un Emmanuel Macron pas très enthousiaste à l’idée d’un Mimi-la-Malice portant les couleurs de LRM et entraînant dans son sillage le secrétaire d’État et compagnon de Frédérique Espagnac, Jean-Baptiste Lemoyne. Selon ce qui se murmure, ce dernier hériterait du poste de maire dans deux ou trois ans, au terme d’une élection interne après une opportune démission de notre Mimi-rien-qu’à-nous-que-le-monde-entier-nous-envie. (C’est la solution pour éviter un parachutage hasardeux, mais se fier à une promesse de Veunac semble tout de même d’une rare témérité).
Au passage, les Biarrots auront noté qu’une fois de plus, Michel Veunac n’a pas tenu sa promesse d’annoncer sa candidature ou son départ fin septembre. Mais le commissaire-priseur est tellement occupé à tenter de faire monter les enchères avec un poste honorifique et rémunérateur qu’il ne se souvient même plus de ce qu’il a dit quelques semaines auparavant. D’autant plus que, pour montrer aux foules ébahies l’œuvre immense qu’il a accomplie pendant son mandat, Veunac monte en épingle tout ce qui est possible. Mardi 3 octobre après-midi, il inaugurait… le hall d’accueil de l’office de tourisme. Et la semaine suivante, la porte repeinte à neuf des toilettes publiques de la grande plage ? Et la semaine suivante, le nouveau portail du château Boulard donnant sur la villa Sion ?
Lannevère, Pradier, Boissier au soutien
Dans ce climat de désespérance citoyenne, l’annonce de la candidature de Nathalie Motsch, trois heures avant l’inauguration par Veunac du hall d’accueil de l’Office de tourisme, même si elle ne constitue pas à proprement parler une surprise, ne peut qu’intéresser tous ceux qui pensent qu’il est grand temps pour le maire actuel de s’occuper de ses petits-enfants. Le rendez-vous était fixé dans les locaux de l’ancienne libraire « Le Festin nu ». Est-ce à dire que « Calamity Nathalie » envisage de ne faire qu’une bouchée du duo Veunac-Lafite ? Bisque, Bisque, Basque ! n’ira pas jusque-là mais a été très agréablement surpris par ce qu’il a vu et entendu.
En effet un trio majeur a effectué son « outing » lors de cette déclaration de candidature. Non pour parler de sa vie intime, mais pour déplorer un mandat où la démocratie a sans cesse été bafouée. Hervé Boissier, Brigitte Pradier et Virginie Lannevère ont tous les trois fait partie de la majorité aux côtés de Nathalie Motsch et ce qu’ils ont vu et entendu les a scandalisés. Leur parole a d’autant plus de poids qu’aucun des trois ne se représentera à la prochaine élection. Pour Hervé Boissier qui a accepté la présidence du comité de soutien à Nathalie Motsch : « Un mot est un mot. Une parole est une parole. Il faut recréer une ville apaisée et bienveillante et retrouver ce bien vivre ensemble qui caractérise Biarritz ».

Hervé Boissier et Brigitte Pradier ne se représenteront pas. De même que Virginie Lannevère. Mais ils vont soutenir Nathalie Motsch pour que les Biarrots n’aient pas à revivre un mandat aussi pénible que l’actuel.
Vice-présidente du comité de soutien, Brigitte Pradier tape encore plus fort, parlant « d’une majorité en pleine débâcle ». L’élue a visiblement été traumatisée par ce mandat et a besoin de le dire : « Nathalie Motsch a été insultée et bousculée lorsqu’elle prenait la parole. À chaque fois, j’ai eu honte » C’est Virginie Lannevère qui se charge d’habiller pour l’hiver le duo Veunac-Lafite : « La politique, ce n’est pas une carrière, ce n’est pas un trip, ce n’est pas une revanche narcissique. Un élu est là pour servir ses concitoyens. En ce sens, une page doit se tourner. Et une page doit aussi se tourner sur le sexisme archaïque qui a prévalu au sein du conseil municipal. Nous les femmes, n’avons pas à nous excuser d’être légitimes et compétentes ».
Motsch : « Une ville plus verte pour une eau plus bleue »
Un peu émue, mais ne perdant pas le sens de la formule qui la caractérise, Nathalie Motsch évoque ses débuts au conseil municipal en 2008, puis son poste d’adjointe à l’Urbanisme : « Dans cette délégation, j’ai beaucoup grandi. » Silence, sourire : « Oui, je sais, ça ne se voit pas » L’élue évoque brièvement le calamiteux mandat qui se termine : « Un processus démocratique en panne, des décisions prises sans concertation ». Ce qui l’intéresse surtout, c’est demain : « Nous ne ferons pas un mandat de transition, mais un mandat d’ambition. » Avec deux axes majeurs : « La démocratie participative et l’excellence environnementale ».
Nathalie Motsch l’affirme : « Pour toutes les décisions majeures, les Biarrots seront consultés ». Quant à l’environnement, la candidate veut créer à Biarritz un Conseil supérieur de l’Environnement avec un adjoint qui aura droit de veto sur toutes les décisions prises par la Ville, dans le but de faire de l’écologie non un gadget mais une réalité. Ainsi, pour améliorer la qualité des eaux de baignade, Nathalie Motsch veut désimperméabiliser la ville, pour que les pluies torrentielles partent dans la terre et non dans l’océan. Avec la création d’une coulée verte, Nathalie Motsch et Éric Ménard, membre d’EELV, sont persuadés qu’il est possible d’avoir une ville « plus verte avec une eau plus bleue ».
Après cette déclaration de candidature rondement menée – une heure montre en main toutes interventions confondues ! – et ce programme très vert, on passe fort traditionnellement aux… verres et aux petits fours de fin de réunion.
Avec juste un détail qui semble avoir échappé à beaucoup et qui va sans doute intéresser tous ceux que la candidature de Motsch agace. « On va créer Biarritz à votre écoute, une structure où on pourra échanger ou téléphoner et qui sera ouverte 24 heures sur 24 », annonce la candidate.
À la place de ses rivaux politiques, on téléphonerait toutes les nuits vers 3 heures du matin pour tester la solidité de l’engagement et faire en sorte que l’impressionnant bataillon de soutiens qu’a réuni Nathalie Motsch ne puisse plus mettre un pied devant l’autre dans la journée. Mais surtout, ne le répétez à personne.