Biarritz est-elle la ville la plus mal dirigée de France ? On peut se poser la question après le désolant conseil municipal du 19 décembre.
Du maire rural mal dégrossi, du conseiller municipal qui n’a toujours pas compris quel est son rôle, de l’arriviste prêt à tuer sa mère pour sa survie politique, ils ont dû en croiser lors de leurs respectives carrières politiques, mais parions que Didier Guillaume et Jean-Baptiste Lemoyne, lorsqu’ils se sont isolés chacun de leur côté pour suivre sur Internet le dernier conseil municipal biarrot, ont dû laisser échapper quelques soupirs de désolation et se demander pourquoi ils se sont embarqués dans une galère électorale qui ne s’annonce vraiment pas comme une croisière de rêve.
youtube.com/watch?v=CcKuUswE6rE&t=4347s
Récemment, un internaute, persuadé que j’allais abonder dans son sens, se plaignait du maire d’Anglet, Claude Olive, qui organisait son dernier conseil municipal mi-décembre, se demandant comment la Ville allait être gérée jusqu’aux élections. Ce citoyen de bonne foi ne voyait pas que ce dernier conseil, trois mois avant la fin du mandat, traduit une gestion saine et respectueuse des dossiers qui ont été ficelés à temps afin de laisser à l’équipe suivante la possibilité de prendre ses propres décisions.
Aucun risque qu’une telle situation n’arrive à Biarritz où le duo infernal composé d’un vieux maire de 73 ans, pitoyablement cramponné à la barre du pouvoir comme un mourant accroche la main du curé venu lui délivrer l’extrême onction, et d’un premier adjoint toujours aussi arrogant, misogyne et méprisant, de surcroît bien décidé à soutenir Didier Guillaume et à combattre son propre maire, nous a offert le spectacle le plus pitoyable et le plus indigne de tout ce mandat où ,les électeurs n’ont pourtant guère manqué d’occasions de huer et de conspuer.
Veunac n’a visiblement pas été visité par l’esprit de Noël
Quand les bons élèves font leur sac la veille, le cancre cherche ses affaires à l’heure où il devrait être déjà à l’école. Tenir trois mois avant les élections municipales un conseil municipal de presque cinq heures avec trente-trois délibérations à voter, dont des décisions lourdes de sens pour l’avenir, relève au mieux de la farce électorale et au pire du foutage de gueule absolu. Et pour que les Biarrots regrettent jusqu’au bout leur vote de 2014, un nouveau conseil est prévu en février, où, parions-le, les intérêts particuliers, les copains et les obligés ne seront pas oubliés dans la distribution.
Regrettons aussi l’attitude un peu frileuse d’actuels élus et futurs candidats qui estiment conserver leurs chances en se contentant de critiques modérées dans le but de ratisser large, quand une union de salut public contre les attentats démocratiques à répétition que nous infligent Veunac et Lafite devrait se constituer à chaque conseil. Maïder Arostéguy, Guillaume Barucq, Édouard Chazouillères ou Anne Pinatel n’ont pas dit des choses inintéressantes, mais sont toujours intervenus avec une volonté de modération dans leurs propos qui nous laisse sur notre faim face à la duplicité de la majorité municipale.
Il y avait pourtant de quoi hurler dans ce conseil municipal où la volonté de tromper les élus et les Biarrots, la désinformation systématique, les cachotteries, demi-vérités et autres manœuvres insupportables ont été de mise toute la soirée. À quand un fonctionnement normal et respectueux de la démocratie ? Et ce n’est pas la phrase malencontreuse de Veunac sur « l’esprit de Noël », ce qui lui a valu une bronca du public et la consternation de ses propres troupes, qui pouvait donner le sentiment d’une gouvernance apaisée et digne.
Une fois de plus, seule Nathalie Motsch, technique mais aussi politique et tellement limpide dans ses démonstrations, a eu le courage de monter au front pour tenter d’arrêter l’irréparable, rejointe dans certaines de ces critiques par l’inoxydable Hervé Boissier et par… Jean-Benoît Saint-Cricq qui lui aussi s’est efforcé de mettre en garde le duo de prestidigitateurs Veunac-Lafite contre leur inconscience juridique.
Villa Sion : c’est le moins-disant qui l’a
Et commençons par une question simple pour vérifier vos futures aptitudes d’élus. En effet, il n’y a qu’une dizaine de listes à Biarritz et vous avez encore largement le temps de monter la vôtre. Si deux acquéreurs se manifestent pour le studio que vous vendez, l’un vous proposant 200 000 euros et l’autre 170 000 euros, avec qui signez-vous ? Vous avez répondu avec celui qui offre 200 000 euros ? Passez votre chemin, vous n’êtes pas fait pour la politique !
En ce qui concerne la fameuse villa Sion, que la Ville voulait vendre au prix des Domaines, soit 980 000 euros avec le parc puis 1,1, million d’euros sans le parc (Comprenne qui pourra !) avant qu’Édouard Chazouillères n’obtienne le report de la délibération, deux offres sont parvenues, l’une à 2 millions d’euros et l’autre à 1,7 millions émanant de la société Alaéna Cosmétiques, avec à la clé la promesse d’une trentaine d’emplois crées. Que cette deuxième offre retienne l’attention de politiques responsables ne pose pas de problème, à condition que tout soit transparent. Or, une fois de plus, les conseillers municipaux n’ont pas eu la moindre information sur la société concurrente ni le détail de l’appel d’offres. Et voilà comment on s’assoit sur 300 000 euros qui pouvaient entrer dans l’escarcelle municipale sans avoir le moindre élément d’information !
https://jeanyvesviollier.com/2018/09/30/la-villa-sion-un-nouveau-bigueyrie/

Successivement proposée à 980 000 euros puis à 1,1 million d’euros, la villa SIon va sans doute partir pour 1,7 million d’euros alors qu’un acquéreur en proposait 2 millions d’euros. Pourquoi ce choix surprenant? La mairie n’a daigné donner aucune réponse.
… Mais s’il n’y avait que cela. Si vous êtes un citoyen ordinaire vendant votre studio, vous allez faire en sorte que tous les contentieux juridiques possibles avec vos voisins soient réglés avant de vendre. Démonstration, une fois de plus, que vous n’êtes pas fait pour la politique. Pierre Delalonde, le propriétaire du Château-Boulart, l’ancien « ami personnel » du maire qui fait percer des sorties sans accord sur le parc municipal, a déposé deux recours juridiques contre cette vente. Mais Veunac et Lafite balaient tout cela d’un revers de main en disant que « les juristes de la Ville sont confiants et qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter ».
Un point de vue qui va faire sursauter les deux avocats présents dans la salle. Nathalie Motsch conseille à la Ville de surseoir à sa décision, avis partagé par Jean-Benoît Saint-Cricq. Les deux soulignent aussi qu’une quarantaine de voitures vont être autorisées chaque jour à stationner dans le parc appartenant à la Ville, alors que les règlements municipaux imposent une place de parking pour 60 mètres carrés. « Cet avantage a été négocié dans le prix » balaie d’un revers de main Mimi-Imperator qui va se faire des copains avec toutes les victimes des pruneurs fous de Streeteo.
Et la farce continue, la majorité municipale mentant avec un aplomb sidérant : « Ce bien n’est pas utilisé depuis deux ans et est une charge pour la Ville » affirme Veunac. Effectivement, on a viré dare-dare les associations qui fréquentaient la villa Sion et tenté de le vendre en douce à un propriétaire-ami, qui désormais fait des recours contre la Ville. Sentant son maître en difficulté, Peio Claverie en fait dix louches : « On a sorti les associations du bâtiment pour raison de sécurité ! ». Rappelons donc à notre cireur de pompes municipales qu’à l’époque le directeur de cabinet de Michel Veunac, Guillaume Snollaerts, résidait villa Sion et qu’il ne s’est jamais plaint d’occuper un galetas.
« Quand c’est pas clair, c’est qu’il y a un loup ! » aime à répéter Martine Aubry. Dans le cas de Biarritz, ce n’est pas un loup solitaire mais une meute entière qui sévit à chaque délibération municipale.
Ne leur achetez pas une voiture d’occasion !
Et l’on en vient à L’Hôtel du Palais, dossier traité délibérément à plus de 22 heures, en misant sur la légitime fatigue des conseillers municipaux. En 2018, tout était clair. Veunac et Lafite nous détaillaient leur mirifique opération pour éviter un prêt bancaire alors que L’Hôtel du Palais devait être rénové : confier un bail emphytéotique de 75 ans à la Socomix pour la rendre sexy et qu’elle puisse emprunter l’argent nécessaire. Autrement dit, une façon éhontée de planquer la dette municipale sous le tapis, en perdant le contrôle du palace et en laissant entrer JC Decaux dans le montage financier, le puissant homme d’affaires guettant le moment où la Ville ne pourra plus suivre financièrement pour s’emparer du palace à bon compte.
Mais le savant ravaudage imaginé par l’énarque qui ne se trompe jamais mais n’arrive pas à duper grand monde avec ses invraisemblables raccommodages n’aura même pas tenu jusqu’au prochain mandat électoral. La Compagnie Financière du Louvre a décidé de quitter le navire et pour ne pas perdre le contrôle de l’entreprise, il faut racheter ses actions à hauteur de 1,7 millions d’euros, somme que notre génie financier qui aime Veunac, Didier Guillaume et les Biarrots, souhaite emprunter, tout en nous annonçant que la Caisse des Dépôts et Consignations désire entrer dans la capital et racheter les actions. Vous avez suivi ? Ce n’est pas grave car ce qu’on nous explique n’est probablement pas la vérité ! Nathalie Motsch, dénonce à juste titre « L’Arlésienne » que constitue cette Caisse des Dépôts et Consignations, toujours annoncée et jamais présente, comme si Veunac et Lafite étaient capables de nous baratiner quelque peu…
Quant au citoyen vendeur de studio qui ne comprend pas pourquoi, lorsqu’on est sûr de toucher 1,700 million d’euros avec la vente de la villa Sion, (dixit Veunac) on emprunte 1,750 million d’euros à la banque pour racheter des actions de l’Hôtel du Palais, actions qui, de surcroît, doivent être rachetées immédiatement par un autre établissement, nous avons la démonstration qu’il n’est décidément pas fait pour la politique.
Bisque, Bisque, Basque ! pour sa part a trop de respect pour la lucidité, l’abnégation et le sens de l’argent public de nos actuels dirigeants pour s’imaginer que la vérité puisse être autre que celle exprimée dans l’enceinte du conseil municipal.
Avec tout de même une certitude : si Lafite ou Veunac me proposent de racheter une voiture d’occasion, je crois que je vais passer mon chemin, tant est grande la conviction que le compteur sera trafiqué et les révisions négligées.