Pour Jean-Paul Brin, adjoint du maire de Pau, ce sont les services qui voulaient l’engagement de Sophie Borotra. François Bayrou n’aurait appris ce recrutement qu’après coup.

La Marquise de Vérité, avec la complicité du dessinateur Olivier Ruiz raconte « Les malheurs de Sophie » dans La Semaine du Pays basque datée du 20 avril.
C’est une étrange maladie qui frappe nos élus des Pyrénées-Atlantiques et le ministère de la Santé ferait bien de se pencher sur la question avant que l’épidémie ne gagne tout le pays. Ils dirigent, ils prennent des décisions, mais il ne se savent pas, ne se souviennent pas ou découvrent à retardement ce que les citoyens ordinaires ont compris depuis longtemps. Président de la DSPL Halles & République, et donc supérieur hiérarchique de la directrice générale Sophie Borotra, Jean-Paul Brin a accordé à Bisque, Bisque, Basque ! un entretien téléphonique qui s’est terminé de façon un peu musclée.
– Monsieur Brin, n’auriez-vous pas, lorsque vous étiez avocat, défendu Didier Borotra et les intérêts de la ville de Biarritz ?
– J’ai peut-être défendu la Ville de Biarritz, il y a vingt ans. Mais je ne suis pas sûr de mon fait, il faudrait que je cherche dans mes archives…
(Cherchez, maître, vous y trouverez certainement la confirmation des faits). Jean-Paul Brin enchaîne : « Je vois que cette question n’est pas neutre. Pour votre gouverne, sachez qu’il y a douze à quinze ans que je n’ai pas croisé Didier Borotra » (Et probablement que les liaisons téléphoniques entre Pau et Biarritz ne fonctionnent pas !)
– Venons en au recrutement de Sophie Borotra comme directrice générale des halles de Pau…
– C’est une affaire d’une banalité absolue. Les commerçants locaux avaient besoin d’une assistance de maîtrise d’ouvrage. Sophie Borotra les a tous conquis, alors que nous avions beaucoup de soucis avec la société AO conseil de Monsieur Casamayou.
– Ce n’est vraiment pas ce que disent les commerçants locaux.
– C’est faux. Nous avons lancé un premier appel à candidature et avons reçu 40 candidatures. Personne ne faisait vraiment l’affaire. Nous avons donc procédé à un deuxième appel et cette fois Sophie Borotra a postulé.
– Alternatives Pyrénées semble penser que ce poste, avec la présence de Philippe Sinapian à la mairie, n’a pas de raison d’être.
– (Jean-Paul Brin monte dans les tours) Bien sûr, si vous lisez n’importe quoi ! (Merci pour les confrères !) C’est un équipement totalement nouveau où nous avons besoin des compétences de Sophie Borotra. L’appel à candidature s’est fait en dehors de nous. Ce sont les services qui ont voulu Sophie Borotra. François Bayrou n’a appris son recrutement qu’une fois qu’il a été effectué.
Au tour de Bisque, Bisque, Basque ! de se montrer sarcastique :
– Sophie Borotra est décidément poursuivie par la malchance. Elle est engagée à la Cité de l’Océan, mais son père ne l’a su qu’après et, selon ses dires au tribunal « en a été très contrarié », et maintenant vous engagez à Pau la fille de Didier Borotra et vous voulez me faire croire que personne n’en a touché un mot à François Bayrou ? Qui peut gober cela en 2018 ?
– (Se rendant compte, qu’il est allé trop loin, Jean-Paul Brin appuie sur le frein) Quand nous avons signé un appel d’offres avec AO conseil, nous ne savions pas que Sophie Borotra faisait partie de cette société.
– Mais bien sûr, puisque la première année Pascal Casamayou a exercé seul pour la plus grande satisfaction de tous.
– (Jean-Paul Brin explose de colère) Mais qu’est-ce que vous voulez ? Que Sophie Borotra ne puisse plus travailler nulle part dans l’hexagone ? (Et il raccroche le téléphone furieux)
Bisque, Bisque, Basque ! va donc se faire un plaisir de répondre au colérique adjoint qui devrait apprendre à maîtriser un brin ses nerfs. On peut être « fils ou fille de » et être parfaitement légitime à un poste à responsabilité. Mais par respect pour les six millions de Français au chômage qui galèrent pour retrouver un travail, on se doit de disputer la compétition à la loyale. Lorsque Sophie Borotra a déroulé son parcours universitaire et professionnel devant le tribunal correctionnel de Bayonne, les juges et le procureur se sont étonnés de la minceur du bagage. Savoir qu’elle a devancé quarante candidats possibles laisse rêveur. D’autant plus que son curriculum vitae semble à géométrie variable selon qu’elle le présente au tribunal ou à la mairie de Pau. Mais après tout, on n’est qu’à quarante-cinq kilomètres de Lourdes, la ville des miracles permanents.
Dartigolles demande un conseil municipal extraordinaire
Opposant communiste à François Bayrou, Olivier Dartigolles est un client assidu des halles de Pau. Et, hasard absolu, ses informations sur la grogne des commerçants face à l’arrogance de Sophie Borotra recoupent exactement celles de Bisque, Bisque, Basque ! Il demande donc, par l’intermédiaire de sa page Facebook, la tenue d’un conseil municipal extraordinaire entièrement consacré au recrutement de Sophie Borotra. Nul doute que le chevalier blanc de la moralisation de la vie publique qu’a été François Bayrou pendant les présidentielles de 2017, va se faire un plaisir d’accepter.